mardi 9 septembre 2014

Nigéria : chrétiens décapités, conversions forcées, femmes vendues, églises brûlées à Madagali

Rodomontades du gouvernement nigérian incapable de juguler la progression Boko Haram sur le point de prendre le pouvoir dans tout l’État de Borno, déclarations creuses et ineptes de l’ONU, absence d’effets concrets de la « déclaration de guerre à Boko Haram » du “sommet” de Paris du 17 mai dernier… La situation tourne à la catastrophe et les chrétiens nigérians sont les premiers à en faire les frais. Un village majoritairement chrétien vient de tomber aux mains de la secte, avec son habituel cortège d’horreur…

La secte islamiste Boko Haram a pris le contrôle, le 30 août 2014, de Madagali, une enclave chrétienne du Nigéria à la frontière camerounaise. Boko Haram, qui ne cesse d’étendre son “califat islamique” dans le nord-est du pays a perpétré des atrocités sur les chrétiens locaux, affirme le 5 septembre l’ONG de défense des chrétiens Portes Ouvertes. Le groupe terroriste avait déjà assiégé la ville une semaine plus tôt, mais avait dû se replier sous le feu des forces gouvernementales. Madagali a ainsi été déclaré comme faisant partie du “califat islamique” récemment proclamé par Abubakar Shekau, le dirigeant du groupe djihadiste. Le drapeau des extrémistes flotte déjà sur Damboa et Gwoza, dans l’État de Borno et sur Buni Yadi dans l’État voisin de Yobe, rappelle Portes Ouvertes. Selon l’ONG, des chrétiens piégés à Madagali ont souffert des atrocités indescriptibles.

L’organisation a appris que des hommes chrétiens ont été décapités, que des enfants ont été forcés à se convertir à l’islam et que des femmes ont été données comme “épouses” aux insurgés. Un pasteur en fuite a indiqué par téléphone à Portes Ouvertes que sa maison avait été bombardée et qu’il ignorait le sort de ses fidèles. Les rebelles ont détruit au moins cinq églises dans la région. Des résidents et des chrétiens chassés qui avaient cherché refuge dans la ville ont quitté Madagali en masse. Quant aux chrétiens de Gulak, village situé à environ 25 km au sud-ouest de Madagali, il leur a également été conseillé de fuir, les insurgés se dirigeant probablement vers leur ville. Il y a quelques jours, le groupe terroriste a également attaqué la ville de Bama, d’où 26 000 habitants ont dû fuir pour sauver leur vie. Un évangéliste a expliqué au téléphone : « La situation devient incontrôlable. L’église est dépassée par le flot incessant de réfugiés qui fuient les régions du nord-est et échouent à Mubi », à la frontière avec le Cameroun. Un collaborateur de Portes Ouvertes ajoute : « Rien que dans les environs de Gwoza, Boko Haram a détruit plus de 178 églises. Plus de 40 000 personnes, pour la plupart des chrétiens, sont actuellement en fuite. Dieu seul peut nous venir en aide nous nous trouvons dans une situation désespérée. »